PEXONNE, 27 Aout 1944…

histoire des 112 otages de cette tragique journée

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Written By: Guillaume MAISSE

Dimanche 27 août 2017

73ème anniversaire de la rafle, un dimanche …

Sur la Place du 27 août 1944, devant le Monument des Déportés.

Sur la Place du 27 août 1944, devant le Monument des Déportés.

 

 

 

 

 

 

 

 

Allocution du Maire de Pexonne, Dominique Foinant,

 

« 27 août 2017

27 août 1944

Même jour, même heure, même endroit, hommes, femmes, enfants sont rassemblés ici sur cette place jadis place de l’église, aujourd’hui place du 27 août 1944.

Nous sommes présents ici, pour nous souvenir, nous souvenir de cette tragique journée.

Imaginons un seul instant ce que pouvait ressentir tous ces braves gens, regroupés ici, sous le nez des mitrailleuses, sous les hurlements des barbares, ce 27 août 1944, et ce depuis le matin sous un soleil ardent.

L’angoisse gagnait ces vieillards, ces hommes, ces femmes, ces enfants, tous innocents, rassemblés sur cette place de l’église au fur et à mesure de la fouille de chaque maison par les SS. Manu military, ils furent expulsés de leur logis pour rejoindre les autres.

L’ennemi n’avait que faire des pleurs des enfants, des cris des femmes apeurées, l’ennemi voulait sévir. Les SS voulaient anéantir le village et sa population. Il voulait faire de Pexonne un exemple.

C’est ainsi que naitra la terrible, l’effroyable mais aussi l’incompréhensible et inoubliable histoire de Pexonne .

Oui Pexonne c’est le 27 août 1944 et le 27 août 1944 c’est la page noire de l’histoire de ce village qui ne demandait qu’à être un lieu de paix. Oui, chaque village à son histoire, mais la nôtre, celle de notre commune, est si dramatique si bouleversante que nous ne pouvons l’oublier, que des générations ne pourront l’ignorer.

Cette page d’histoire de Pexonne, nous devons la raconter, aussi triste, aussi douloureuse soit t’elle!!! Nous devons en parler parce que des innocents ont perdu la vie après de terribles atrocités vécues dans les camps d’extermination nazis.

Ce jour du 27 août 1944, 109 hommes dont le plus jeune était âgé de 17 ans furent arrachés à leur familles par les SS, puis embarqués dans des camions devant les leurs. 80 d’entre eux furent dirigés vers Melk, ou Ebensee, ou Gusen, ou Mauthausen, ou Neuengamme, ou Dachau, dans des endroits dont ils ignoraient l’existence.

17 seulement rentreront en 1945. 17 miraculés qui n’oublieront jamais leurs infortunés camarades morts de souffrances.

Sur les 63 victimes de la déportation de ce 27 août 1944, 35 d’entre eux avaient fondé un foyer. Prés de 70 orphelins dont 50 de moins de 13 ans n’auront connu de leur papa que le souvenir.

Ils étaient grands-pères, les pères, les frères de celles et ceux dont les larmes coulent encore aujourd’hui.

Aujourd’hui nous voulons que nos chers disparus ne soient pas morts pour rien, mais pour que cela ne recommence plus.

Avant de procéder à l’appel des morts, je vais vous lire un poème de Philippe MIOT, petit-fils de déporté disparu dans les camps d’extermination. »

C’était un vingt sept août, une douce matinée,

Un village de lorraine à la belle saison.

Les habitants vaquaient à leurs occupations.

Les camions militaires alors sont arrivés.

 

Sur la place de l’église ils ont rassemblé,

Les hommes qu’ils traquèrent et les adolescents.

Ceux-ci n’avaient rein fait, ils étaient innocents,

Pourtant dans les camions ils les ont emmenés.

 

Ils ne comprenaient pas ce qui leur arrivait,

Et pourquoi tous ces trains, ces wagons à bestiaux.

Ils comprirent trop tard, arrivant à Dachau,

A Melk , à Ebensee, ce qui les attendaient.

 

Leurs corps torturés, battus et humiliés,

Ne purent résister au terrible calvaire.

Mais malgré la douleur, leurs esprits luttèrent,

Refusant de subir, refusant de céder.

 

La mort les guettait et les pris un à un,

Ils tombèrent affamés, ils sombrèrent épuisés.

Dans la neige et le froid, ils furent assassinés,

Accablés par l’horreur dont ils furent témoins.

 

Les rares rescapés que la mort oublia,

Sont rentrés un matin dans leurs tenues rayées,

Pour dire aux enfants de ne pas oublier,

Le terrible malheur qu’ils avaient vécu là.

 

Mais aujourd’hui encore, les sinistres bourreaux,

Conservent des adeptes aux quatre coins du monde.

Complotant en secret leurs desseins immondes,

Ils s’endorment sereins, en rêvant à Dachau.

 

Dans le petit village, sur la place de l’église,

Il y a un monument où en lettres dorées,

Cent douze noms nous rappellent, qu’un beau matin d’été,

La vie s’est arrêtée, au nom de la bêtise.

 

Mais vous les nostalgiques de la folie passée,

Sachez qu’en ce village, on saura vous attendre,

Quand sonnera le glas, nous irons tous vous pendre,

Place du vingt sept août, par une belle matinée.

 

Et même si je suis seul, s’il n’y a plus Pexonne,

Je vous dis Melk !

 

Philippe MIOT

Deux ailes pour une plume. Novembre 1991.

Allocution de G. Maisse:

« Il y a 70 ans, le 27 août 1947, ici sur cette place, a été inauguré le monument érigé à la mémoire des 65 déportés décédés dans les camps de concentration nazis. 

C’est au cours du conseil municipal du 18 juillet 1946, à l’initiative de Paul GEGOUX à la tête du « Comité du Monument des Déportés », assisté de Gabriel GUERY, de Paul CHAILLY et de l’abbé BESOIN, qu’a été décidé son érection.

Pendant 70 ans, il a rempli sa double fonction :

  • Entretenir le souvenir de cette tragique journée du 27 août, car il est la seule marque, l’unique trace encore visible, ici à Pexonne, de cette tragique journée.
  • Permettre de se recueillir, car en l’absence des corps, pour la plupart consumés dans les fours crématoires de Dachau, Melk, Ebensee ou Mauthausen, il est l’endroit symbolique où se sont recueillis, tour à tour les mères, les veuves ainsi que les orphelins de la rafle. C’est ici, que les communiants, orphelins de père, venaient poser pour la photo, l’air grave, sous le nom d’un père disparu.

Ce monument et cette place marquent le point de départ d’un long parcours concentrationnaire. Mais là bas, au Struthof, à Dachau, à Mauthausen, nulle trace visible de leur passage. L’idéologie nazie a fait son œuvre : ils ont été anéanti.

Si là bas, tout rappelle le martyr collectif des 82.000 morts figurant sur la table des noms, aucune trace des déportés de Pexonne.

73 ans, après l’érection du calvaire de Pexonne, c’est à nous, qu’il revient de marquer leur passage d’une simple plaque mémorielle au Struthof, à Dachau et à Mauthausen.

Pour ce faire, il nous faudra œuvrer ensemble, collecter les fonds nécessaires et faire là-bas ce que Paul GEGOUX et son comité ont su faire ici.

Ce projet, je vous propose de le réaliser en 2019, pour le 75ème anniversaire. Rejoignez-moi, ensemble, nous irons plus loin. »

 

 

 

Journée d’étude et de mémoire, le samedi 12 mars 2016, au Centre Européen du Résistant Déporté au Struthof:

« Du Struthof à Mauthausen, la déportation des raflés du 27 août 1944  de Pexonne » 

Visite du camps, recueillement sur la tombe d’Antoine TIRELLI, conférence animée par Patrice LAFAURIE et Guillaume MAISSE.

Affiche conférence

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec le soutien de l’AFMD 54, de l’ONAC, de l’Amicale de Mauthausen, de la Mairie de Pexonne et grâce au CERD.

 

Cérémonie commémoration du 70 ème anniversaire de l’arrivée des déportés Nacht und Nebel au KL-Natzweiler : 22 & 23 juin 2013

Formation des flambeaux avant de déposer les gerbes en mémoire :

des déportés NN décédés au Struthof, du Général Delestraint, mort à Dachau, et du Général Frère, décédé au Struthof le 13 juin 1944.

4  déportés réscapés participent à la cérémonie, dont Jean Villeret en tenue rayée.

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L’émotion est palpable lorsque la sonnerie aux morts, est reprise en écho devant le mémorial:

Devant le mémorial

Devant le mémorial

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