Alors que la 3ème Armée US, débarquée le 6/06/44, arrive aux portes de Provins, la 7 ème Armée US approche de Bourg en Bresse en cette fin août 44, après avoir débarqué le 15/08/44 à Fréjus.
Du côté de l’occupant et de la collaboration, l’heure est à la retraite. Ce 27 août 44, les Allemands continuent de traverser la Seine sur des ponts flottants, au nord et au sud de Paris. Ils sont directement suivis des troupes américaines et britanniques, qui poursuivent les soldats en déroute afin qu’ils n’aient pas le temps de se regrouper et de contre-attaquer. Toutefois, les arrières gardes allemandes empêchent les Alliés de progresser rapidement et favorisent le repli de la Wehrmacht et des armées Panzer.
A Lunéville, depuis plusieurs jours déjà, on assiste, réjouis, à l’exode de miliciens en direction de l’Allemagne. Dès le 7 août, les premières voitures immatriculées en Touraine et sur Paris s’y arrêtent. Dans la nuit du 13 au 14 août 44, Madame DARNAND, épouse du fondateur de la Milice et Madame HENRIOT, dorment à Lunéville avant de rejoindre l’Allemagne.
Cependant, l’Etat-Major allemand, n’entend pas abandonner le terrain aussi facilement. Le 8 août 44, le BefehlshaberNordost Frankreich met en garde la population française contre tout acte de résistance: » Toute localité dans laquelle ou dans les environs de laquelle auront lieu des attentats sur des Allemands doit s’attendre à être détruite en combat « .
Das Waldfest.
Dans ce contexte, » Robert WAGNER, Gauleiter d’Alsace, décide sur les instructions d’Hitler, après validation par KALTENBRUNNER, chef du RSHA, et les services de l’OKW, de la construction d’une ligne de fortifications sur la crête des Vosges, en vue d’appuyer la résistance des troupes allemandes et de stabiliser leur front dans cette région. Cette ligne fortifiée, dénommée « Schutzwall-West » fut édifiée approximativement sur la foncière Franco-Allemande de 1870-1918. Elle s’étendait de Sarrebourg à Delle (Territoire de Belfort) en passant par Cirey, Blâmont, Badonviller, Baccarat, Raon l’Etape, Saint Dié, Fraize, Gérardmer, Le Thillot, Giromagny, Héricourt et Montbéliard. 30.000 Hitlerjungen d’Alsace et de Bade furent emmenés sur place pour effectuer les travaux de fortifications et par la suite toute la population civile des localités où passe la Schutzwall-West, fut obligée de participer à son édification.
Au début du moi d’août 1944, le Befehlshaber der Sicherheitspolizei ISSELHORST décida de constituer des commandos de Gestapo répartis sur différents points du Schutzwall-West et destinés à surveiller l’état des travaux, à recruter la main d’oeuvre civile et surtout à protéger l’ensemble de ces travaux contre les incursions du maquis. En effet, dès juin 1944, un important centre de Résistance avait été constitué dans la région couverte de forêts, limitée par les vallées de la Plaine, de la Meurthe, du Rabodeau et du Donon, appuyé par des éléments anglais parachutés, et qui commandait les routes du Donon et du Hantz. La présence d’environ 1400 maquisards formant le noyeau de cette résistance avait été signalé à la Gestapo par le Service allemand des douanes, dans la région de Belval, Moussey et les enquêtes et arrestations effectuées par les agents de la gestapo de Strasbourg avaient confirmé ce renseignement.
ISSELHORST chargea son adjoint, l’Obersturmführer SCHNEIDER et l’Obersturmführer GEHRUN de la direction de ces kommandos. Ceux-ci établirent leur QG au camp de Schirmeck et placèrent un Kommando à Raon sur Plaine sous les ordres du Sturmbannfüher GORLICH avec un sous-kommando à Vexaincourt et un trosième à Belval, sous les ordres du Hauptsturmführer SCHÖNER.
A cette époque se situe l’arrivée en Alsace Lorraine de nombreux éléments de la Gestapo chassés de différentes villes de l’intérieur de la France, par l’avance des troupes alliées. Les plus importants venaient de Nantes, Rennes, Lyon auxquels s’étaient joints quelques membres des Gestapo de Vichy, Toulouse, Hendaye…
Dès leur arrivée, ces éléments furent regroupés en kommandos sous les ordres du Befehlshaber des Sicherheitspolizei (BDS) France, Helmuth KNOCHEN. Mais celui-ci fut vite rappelé à Berlin par HIMMLER et le Général SS OBERG nomma l’Obersturmbannführer SUHR, du KDS de Toulouse, à la tête de ces kommandos avec le titre du BDS France.
Par suite de ce renfort très important d’agents de la Gestapo, le systhème de protection du Schutzwall fut entièrement remanié. Deux zones furent crées, dont la ligne de démarcation passait au sud de Gérardmer. HAUGER, chef de la gestapo de Wolfach pris d’abord le commandement de la zone Nord, puis après le 8 septembre celui de la zone Sud. Il fut remplacé au Nord par ERNST, les kommandos de la gestapo de Strasbourg furent déplacés (sauf le kommando de GOHRLICH qui resta à Allarmont (88), et les kommandos du BDS SUHR y furent intégrés après entente de ce dernier avec ISSELHORST.
Alors commença une action de grande envergure contre la Résistance. Cette action fut désignée dans la correspondance et lors des messages radio ou téléphonique, sous le code de « WALDFEST ». Elle se déroule principalement au cours des mois de septembre, octobre et novembre 44, la première partie de cette action ayant été effectuée uniquement par la gestapo de Strasbourg sous les ordres de GEHRUN, au cours du mois d’août 44, les premiers kommandos du BDS France mis en place n’ayant commencé à fonctionner qu’à la fin de ce mois d’août 44.
Au cours de cette action, les crimes de guerre commis par les kommandos de gestapo prirent une ampleur jusqu’alors jamais atteinte dans cette région: meurtres, tortures, pillages, destructions. Le kommando BERGER de la gestapo de Paris notamment, commis de tels abus, que le Befehlhaber ISSELHORST lui même, se vit obligé de lui interdire toute action en Alsace. » (United Nation War Crime Commission – case n°2406)
Le Kommando WENGER
Installé à Baccarat, à l’Hotel du Pont, depuis le 20 août, la Sicherdienstpolizei (SD) est dirigée par Erich WENGER.
WENGER Erich, Hauptsturmfüher:
Né en 1913, il rejoint la SS le 1/03/1933 sous le n° 169.200. En 1935, il est nommé à la Gestapo de Berlin au service criminel, puis à la Reichssicherheitshauptamt en 1939. En 1944, il intègre le RSHA et est affecté à l’ambassade d’Allemagne à Paris. Il rejoint Nancy début août 44 lors du repli.
Il dispose de quatre-vingt-dix officiers et soldats, ainsi que de français dont il s’attache les services afin d’identifier les résistants membres des maquis.Parmi ses soldats, on dénombre un groupe d’azerbaïdjanais, de roumains et de russes.
Il était présent lors de l’incendie de MENIL-FLIN avec MULLER, selon KESTER.
A la dissolution du Kdo à FRIBOURG, il part à HORNBERG, puis HEILIGENBERG et BREGENZ avec PERDON et WILD. Il se rend prisonnier sur les conseils de KESTER sans dévoiler sa véritable identité. Son nom d’emprunt est alors Edouard WAGNER. Il sera aperçu par KESTER dans une colonne de prisonnier à BREGENZ.
SCHNUR, Hauptsturmfüher:
Un des premiers adhérents à la NSDAP, originaire de Francfort. Spécialement chargé des interrogatoires, même s’il parle très mal le français. Est âgé de 45 ans.
SCHUMANN, Untersturmführer:
Adjoint direct de Wenger, il était policier dans le civil. Attaché à l’ambassade d’Allemagne à Paris, il délivrait les laissez-passer pour la zone libre. Est âgé de 50 ans.
KESTER Max, Hauptscharfüher:
Né le 7 janvier 1893 à Alkoven en Haute Autriche, il est séparé de son épouse depuis 1927. Au moment des faits, il vit maritalement avec Amélie BEKMAN, à Paris, rue de Belleville, dont il a un enfant.
Il fait ses études, à Ratisbonne, au petit séminaire depuis 1905 et obtient son « Abitur » en 1912. Il sera alors employé dans une compagnie d’assurance jusqu’à la veille de la Grande Guerre. Il sera mobilisé à Munich et participera à la campagne des Vosges. Il terminera la guerre avec le grade de Capitaine d’Etat Major du 20ème corps d’armée en Alsace, et sera promu Commandant de réserve.
De 1918 à 1920, il retourne à Munich dans les assurances tout en étant intermédiaire dans le commerce à son compte.
En 1923, il devient reporter allemand pour des journaux allemands, suisses et argentins. C’est au cours de cette année, qu’il aidera à convoyer un transport d’arme au Mexique, pour les besoins de l’armée révolutionnaire. L’importante commission qu’il perçoit, 131.000 Mark, lui permettra de rester alors 6 mois au Mexique.
En 1924, il devient rédacteur au Münchner Allgemeinde Zeitung, qui l’enverra en 1926 à Paris en qualité de représentant littéraire. Il habite alors Montparnasse, puis Belleville. C’est à ce moment qu’il rencontre les gens de chez Grasset, Flamarion et de la NRF.
Dès 1929, il travaille avec des journaux français: Paris-Midi, Le Soir, Germinal, La Revue des Vivants, et écrit des articles traitant de questions politiques concernant l’Europe Centrale et les questions littéraires. Ses articles seront signés du pseudonyme de « HARRIES ».
En 1933, il crée en collaboration avec la Nouvelle Revue Critique, une édition médicale « CLERVILLE », dont le siège est à Paris, en association avec Henri de JOUVENEL, Louis DREYFUS, et un médecin russe naturalisé français.
Cinq ans plus tard, il devient actionnaire à hauteur de 30% dans la société des laboratoires pharmaceutiques ORGA.
Lorsque la deuxième guerre éclate, il s’engage dans la Légion Etrangère avec le grade de Lieutenant et se trouve affecté à Sidi Bel Abbès, mais ne s’y rend pas.
Il est alors convoqué par les Renseignements Généraux à la Préfecture de Paris et interné le 10 décembre 1939 au Stade Roland Garros. Dès janvier 40, il est interné dans le Loiret au camp de CEPOY, puis expédié au camp de MILLE près d’Aix en Provence le 6 juin, d’où il sera libéré le 20 juin.
Il arrive à Paris le 16 juillet et se trouve convoqué à l’ex-consulat d’Allemagne, où il est interrogé sur le nombre d’allemands restés volontairement au camp de MILLE. Parce qu’il parle couramment français, il est finalement chargé de s’occuper de l’organisation de la visite de Paris pour les troupes allemandes, d’engager des guides-interprétes, de trouver des logements et d’organiser les loisirs.
Le 22 juin 41 il est de nouveau arrêté et soupçonné d’espionnage. Il est d’abord mis au secret à Fresnes pendant deux mois, puis transféré à Munich. Il ne sera innocenté qu’en mai 1942 et rentrera à Paris et retrouvera d’anciens internés du camp de Mille. En juin, il s’associe avec un certain RUGARD, qui tenait un bureau d’achat pour l’Organisation TODT avenue Montaigne qu’il sera chargé de fournir en baraquements et outillage. Le 2 décembre 42, il est arrêté pour la trosième fois pour une hypothètique origine juive et de nouveau incarcéré à Fresnes. Il sera finalement libéré au bout de deux jours avec les excuses et reprendra ses activités avec l’OT. Mais en juillet 43 il est à nouveau arrêté à la suite de dénonciation et soupçonné d’avoir fait le jeu des français pendant son internement au camp de Mille. Après enquête, il sera libéré 18 jours plus tard et poursuivra sa collaboration avec l’OT jusqu’en août 44.
En janvier 44, il obtient un Wehrpass renouvelable chaque mois. Lors d’un renouvellement on l’envoie au Palais d’Orsay et il y rencontre le Untersturmführer SCHUMANN qui lui présente Erich WENGER, théoriquement chef de la section des laissez-passer auprès de l’Ambassade d’Allemagne, mais qui est en en fait le chef de la Gestapo de l’Ambassade au Palais d’Orsay, (« Kriminal-Rat » du RSHA, section IV). WENGER donne alors à KESTER la consigne de se présenter tous les 15 jours, puis tous les jours à compter du 6 juin.
Ayant déjà été arrêté quatre fois, KESTER fait son maximum pour gagner l’amitié de WENGER, qui l’interroge fréquemment sur l’opinion publique et la résistance dans le milieu ouvrier.
Le 15/08/44, WENGER lui signifie qu’il doit se tenir prêt pour le repli, lui remet un treillis et c’est le 17/08 que la colonne se met en route, direction VITTEL, puis NANCY. Stationné à la Cité Universitaire, il apprend qu’il doit se considérer comme mobilisé et sera utilisé en qualité d’ interprète-militaire.
Le 20/08/44 le Kdo WENGER arrive à Baccarat, à l’Hotel du Pont, où il restera trois semaines. Occupé du ravitaillement, de l’administration du personnel subalterne recruté sur place il s’occupera plus généralement de toutes les questions matérielles. Il servira bien sûr d’interprète auprès du Maire de Baccarat et en particulier pour ce qui concerne les affaires civiles et ordonnances militaires. C’est lui qui ordonnera la fourniture de 5 ou 6 cercueils destinés à enterrer des français de la région, fusillés pour avoir appartenu au maquis. Sa participation à la journée du 27 août n’est pas avérée. Quand le Kdo se scindera en trois (SCHNUR/Etival – SCHUMANN/Raon l’Etape – WENGER/Baccarat), KESTER restera avec WENGER, BARTH et MULLER, avant de rejoindre DELLE, puis COLMAR et enfin FRIBOURG où sera dissout le Kdo.
KESTER restera à Fribourg jusqu’à son bombardement (27/11/44) puis se rend à BAD-KROTZINGEN au sud-ouest de FRIBOURG, où il reçoit l’Ostubaf SUHR et le Hstuf GUTERKUNST, qui lui demande de se mettre à sa disposition en vue de faire passer des agents vers la Suisse à LÖRRACH. Il s’installe alors à WHYLEN-GRENZBACH, domicilié dans une maison de la douane. En 04/45, il tente en vain de faire passer 3 agents, un couple (Jacques et Marie Louise LEFEVRE) et un savoyard, agent de PERDON, épicier à VICHY. Puis il reçoit l’ordre de se rendre à CONSTANCE avec le couple et PERDON, qui lui doit se rendre à HEILIGENGERG rejoindre WENGER et à qui il confie le couple LEFEVRE. A CONSTANCE, il retrouve RADET, CAMBA et WILD. Trois jours plus tard, il part avec WILD pour BREGENZ, puis FRASTANZ où ils se réfugient dans la montagne, ayant reçu l’ordre du chef de la Gestapo de se rendre à INSBRUCK, comme tout le monde, dans le réduit national.
KESTER fait plusieurs apparition à BREGENZ où il retrouve WENGER et PERDON, ainsi que la colonne PANNWITZ, chargée d’installer un poste émetteur dans la montagne, au SCHILLERKOPF, pour entrer en liaison avec les 112 agents encore en France.
Le 2 décembre 45, à l’arrivée des troupes françaises, KESTER se rend à l’officier de la Sécurité Militaire qui accompagnait la 2ème DB. Contre renseignements sur la colonne PANNWITZ, il obtient un laissez-passer. En allant chercher ses affaires à AU, où il avait trouvé refuge, il croise WILD et WENGER, qu’il parvient à convaincre de se constituer prisonnier. Cependant il ne révèlera pas leurs véritables identités, KESTER souhaitant protéger WILD. Ils seront donc internés en qualité de prisonniers de guerre.
Depuis mai 45, KESTER devient indicateur auprès des services français et obtient un ordre de mission permanent délivré par le gouverneur du Voralberg, ainsi qu’un port d’arme.
PREIL, Obersturmführer:
Policier dans le civil, il est membre du NSDAP depuis 1934, et fait figure de fanatique. Originaire de Leipzig, il a 28 ans au moment des faits. Il sera chargé du matériel et plus particulièrement de la récupération des véhicules.
WILDE Erich, Hauptscharfüher:
Policier dans le civil, il parle correctement français et sera de ce fait, affecté aux interrogatoires. Est âgé de 40 ans.
FRANTZ (ROSENBAUM):
Secrétaire de WENGER, ancien attaché à la Gestapo de Berlin. Membre du NSDAP depuis 1933. Est âgé de 30 ans.
MUENCHEN:
Ancien policier au Cameroun jusqu’en 1918, puis attaché à la police en Allemagne. Affecté à la Gestapo après avoir adhéré au NSDAP. N’a pas de fonction précise, ne parle pas français.
HALLA Fernand:
Agé de 35 ans, il est policier dans le civil et ne parle pas français.
NIEHAUSE:
Agé de 35 ans, il est propriétaire d’une entreprise de peinture dans le civil. Ne parle pas français.
BARTHE:
Agé de 28 ans, il est policier dans le civile. D’origine bavaroise, il ne parle pas français
SCHNEIDER:
Agent du Kommando
WEGNER:
Renvoyé dès 09/44 en Allemagne, avec punition grave pour maladie contractée en dehors du service.
LOUVRIER René:
Agé de 35 ans, il est originaire de Breslau. A travaillé à Paris pour KESTER à l’Organisation TODT. A tenté de se faire passer pour français mais est allemand. Etait chargé de surveiller les français, membres du Kommando.
IWEN Ursula:
secrétaire d’Erich WENGER.
Les français, membre du Kommando:
PERDON Louis:
Né le 10/02/1909 à Soisson, il est surnommé « Bouboule » ou encore « Petit Louis ». Il est gérant d’un cabaret, « le Jockey Club », boulevard Montparnasse. Racketté par les miliciens de la rue Lauriston, PERDON assasine un de ceux-ci en voulant échapper à un guet-à-pens. Arrêté par la Gestapo, il est condamné à mort et envoyé à Ecrouves (54). WENGER, le récupère et lui promet la vie sauve, s’il accepte de travailler pour lui. Arrivé à Baccarat, il est désigné comme volontaire pour effectuer des recherches afin d’identifier les maquis.
VAN HOUTTE, dit Bobby:
Ex membre de la LVF, il est arrêté par le Kdo WENGER à Baccarat. Détenu pendant 3 jours, il sera finalement engagé comme agent. Il s’évadera lors du repli du Kdo sur Delle en compagnie de JEANNOT et GRANDJEAN.
RADET Jean:
Agé de 35 ans, il habite Paris. Il est né à Epernay et exerce le métier de conducteur de travaux à St Dizier. Il sort de prison en 1943 et devient alors « inspecteur social »: il s’agit pour lui de rechercher les réfractaires aux convocations allemandes. Il sera membre du PPF et de la LVF. Après avoir été surveillant au bureau des passeports de l’ambassade d’Allemagne à Paris, il est affecté en 08/1944 au commando Wenger avec la fonction de SS Scharfüher.
PRITZILPILSKY Henri:
Arrêté à Paris par les Allemands, puis engagé comme agent du SD auprès de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Détaché par la suite au Kdo WENGER. Il sera fusillé par ordre de WENGER, fin octobre 44 à St Dié.
JIM:
Agent SAS, arrêté par les Allemands à Nancy. A accepté de travailler pour les Allemands avec l’intention de les doubler au profit des alliés. Avait poussé PERDON à accepter les mêmes propositions afin de lui servir d’agent et lui communiquer les renseignements pour les transmettre aux alliés.
JEANNOT (Jean FAURE):
Arrêté à Etival, empoyé comme chauffeur, parès quelques jours de détention. S’est évadé en même temps que Van Houtte et Grandjean de Delle.
GRANDJEAN (LASNIER Jean Roger):
Ex travailleur en Allemagne. Il est âgé de 28 ans. Arrêté à Etival, empoyé comme chauffeur, parès quelques jours de détention. S’est évadé en même temps que Van Houtte et Grandjean de Delle.
CHARLY, dit « l’alsacien »:
Originaire de Mulhouse, il habitait Paris où il possédait une fabrique de savon, dentifrice et de produits de beauté. Il est alors âgé de 38 ans. Il s’occupait du service intérieur, des réquisitions et du ravitaillement .
DEMETZ Geneviève et Yvette:
Agées respectivement de 16 et 15 ans en cette fin aout 44, elles sont orphelines de mère et vivent avec leur père Joseph à la Canegotte dans une relation conflictuelle. Geneviève est bonne à tout faire chez Madame AUBRY jusqu’en juillet 44 et sa soeur Yvette vient de se faire renvoyer de chez l’institutrice de Domptail chez qui elle a dérobé du lard. Elle se fera embaucher pendant quelques jours à l’hopital allemand de Baccarat où elle se liera d’amitié avec Edith THIEBAUT. Puis les deux soeurs se rendent à Nancy, à l’office du travail allemand dans l’espoir vain d’obtenir un travail en Allemagne. On leur proposera une place de cuisinière au fort de Frouard, pour ensuite être embauchées à Einvaux pendant une quinzaine de jours à décharger des wagons de marchandises. C’est au cours de cette période qu’elles rencontreront une milicienne originaire de Bordeaux, surnommée « la Punaise » et qui donnera à Geneviève l’envie d’intégrer la milice. Mais son jeune âge étant rédhibitoire, les deux soeurs rentreront à Pexonne courant août et arboreront un calot allemand orné de l’insigne de la milice. Elles auront plaisir à trainer dans les rues de Pexonne ainsi, se faisant passer pour des membres de la milice. Sans doute une façon de se donner de l’importance, et être enfin respectées et craintes.
Dans la nuit du 24 au 25 août 44, le Capitaine RIVIERE demande au lieutenant « JEAN-SERGE » de se rendre à Pexonne pour y arrêter les deux soeurs DEMETZ considérées comme des miliciennes. La présence dans les environs d’un émetteur-radio en relation avec Londres ne doit pas être découverte. C’est finalement Joseph LEONARD de Pexonne qui sera chargé de cette opération et les conduira à »La Pile », base du maquis. « Elles sont arrogantes et crasseuses. Avant tout, Henry tient à leur raser les cheveux, besogne au demeurant peu appétissante qu’il effectuera lui-même, avant que Marc ne les interroge. Ensuite il me donne l’ordre de les garder au camp… je refuse tout net. Si vous n’en avez pas besoin, relâchez les ! RIVIERE intervient, estimant qu’il est impossible de les remettre en liberté en raison des risques énormes qu’elles vont nous faire courir. Alors, fusillez-les! Les membres de l’Etat-Major et ceux qui, depuis quelques jours s’agglutinent à eux, s’indignent: ce sont des gamines tout de même…. Il fallait y penser avant, mais moi, je ne suis pas d’accord pour m’encombrer de ces filles ! Cette fois, c’est Henry qui vient ajouter son grain de sel: nous les remettrons à la justice française dans quelques jours. Comment ça dans quelques jours ? Les premiers éléments de la Division LECLERC sont entrés hier à Paris. Et alors ? Alors, l’occupation tire à sa fin …Finalement, aucune décision ne sera prise quant à la destinée des miliciennes. Les événements qui devaient suivre démontreront que les membres du GMA ont commis là une imprudence lourde de conséquences. » (René RICATTE, alias Jean-Serge, VIOMBOIS)
Libérées fortuitement lors d’une escarmouche autour de la ferme de la Baraque, elles seront recueillies par les services du SD allemand (Kommando WENGER) à l’Hôtel du Pont à Baccarat. Elles renseigneront les allemands sur les membres du maquis qu’elles auront pu identifier au cours de leur quinze jours de détention, tout en faisant fonction de cuisinières sous le contrôle de Charly, l’alsacien.
Geneviève DEMETZ ne retournera à Pexonne que le 16/09 et jouera incontestablement un rôle d’indicateur dans le massacre de la ferme de la Fosse où seront fusillés Mme JACQUOT et son fils Lucien, pour avoir hébergé trois parachutistes anglais. Aux côtés des allemands, elles n’hésitera pas à proférer des menaces à l’encontre de pexonnois, dont elle a croisé les fils au maquis.
Les deux soeurs suivront le Kommando WENGER à Raon l’Etape. Elles y croiseront Madame de VITRY, arrêtée le 21 septembre, pour avoir louer une maison à la femme du Capitaine MARC, responsable opérationnel du maquis. Elles lui proposerons même une soupe, sans doute en souvenir des jouets que Madame de VITRY leur procurait quand elles étaient petites.
On retrouve leurs traces le 25/11/44 dans un camp de réfugiés en Allemagne, près de Kassel, sous le contrôle de la Croix Rouge. Puis, leur frère René, confiera en décembre 44 à Marcel SERRAYET, son compagnon pexonnois de régiment (26 RI), que ses soeurs sont infirmières dans l’armée de LECLERC à Strasbourg. Ce sera là le point de départ de l’enquête des gendarmes de Badonviller, chargés de les rechercher; le mandat d’arrêt sera signé le 16/04/1945.
C’est en donnant des nouvelles à leur père, depuis l’hôpital général de Valenciennes, qu’elles seront localisées puis arrêtées le 1/07/1945. Elles seront alors internées à la prison Charles III de Nancy et réussiront à s’en échapper le 10/09/45. Ratrappées, elles seront jugées coupables d’intelligence avec l’ennemi ayant porté atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat le 3/05/1946.
Geneviève sera condamnée aux travaux forcés à perpétuité et Yvette à 20 ans. Toutes deux seront condamnées à la dégradation nationale à vie. Yvette purgera une partie de sa peine à l’Institution Publique d’Education Surveillée de Cadillac en Gironde, qui fermera ses portes en octobre 1951.
JANVIER Hélène:
BESANÇON Raymonde:
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